Sans-papier : la majorité désunie

"Ce sera la mort ou les papiers", disait encore hier Moussa Keita, l'un des 10 grévistes de la faim, dont l'état a conduit à son hospitalisation en début de soirée, hier. Le bras de fer entre le gouvernement et les 300 étrangers en situation irrégulière de l'église Saint-Bernard continue, à l'aube du 48ème jour de jeûne mené par une dizaine d'entre eux.

Alors que cette situation semble s'éterniser, la classe politique commence à s'engager, jour après jour vers des solutions différentes. Gilles de Robien, président du groupe UDF à l'assemblée Nationale a provoqué la surprise au sein de la majorité en recevant hier les délégués des sans-papier et en proposant d'instaurer une commission parlementaire de clarification de la loi. "Ma motivation, c'est la crainte d'un drame qui serait mis au compte de toute la majorité", a-t-il déclaré. Mais à droite, son initiative a été perçue très différemment. Si Gilles de Robien a reçu le soutien presque unanime de son groupe politique -le porte-parole de l'UDF l'a félicité pour sa proposition-, le RPR s'est montré plus critique. Le Premier ministre a décidé, quant à lui, d'écourter ses vacances, pour le rencontrer hier soir.

A gauche, après un long silence, l'heure est à l'union. Dans un appel "solennel", signé entre autre par le PS, le PCF, Radical, le mouvement de citoyens, Lutte ouvrière, les verts et plusieurs autres syndicats et associations, elle a demandé au Président de la République "d'intervenir auprès du gouvernement" pour que soit repris le dialogue, interrompu depuis la fin du mois de juin. Le ministre de l'intérieur, qui s'en tient toujours à "la fermeté", a déclaré à propos des sans-papier : "Au lieu de brailler, ils n'ont qu'à voir ce que dit la loi, ils sauront quelle est la procédure". Une manifestation de soutien aux sans-papier est prévue cet après-midi, entre la place de la République et l'église Saint-Bernard.

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